Meilleurs vœux pour 2025 saupoudrés d’une once d’ironie sur le facteur temps. Ou suite de la rubrique présentant des phrases ou expressions qui m’agacent (formule faible). Bref, l’éternelle confrontation entre l’émetteur et le récepteur.
De quoi s’agit-il ?
Au risque de m’attirer les foudres de beaucoup, j’ai décidé d’ouvrir il y a quelques mois déjà une rubrique intitulée « Les phrases à la noix ». Expression à la fois gentille et provocatrice. En fait, je cible plus particulièrement celles des formules utilisées abondamment qui ont le don de me hérisser le poil.
Il en existe de tous genres. Mais j’ai retenu celles qui, année après année, m’interpellent le plus. Si vous y réfléchissez, vous en trouverez bien plus que moi. Probablement sera-t-il difficile d’être du même avis sur telle ou telle.
Et c’est justement ces diverses perceptions qui sont intéressantes. Là, c’est à vous de jouer dans cette rubrique que je reprends de temps à autres.
Résumé des épisodes précédents
La phrase du jour
« Le monde d’avant, le monde d’après. »
Bientôt les fêtes de fin d’année. Préalables, entre autres :
- au passage en 2025 ;
- à la prise de résolutions (que nous tiendrons rarement, comme à chaque fois) ;
- aux vœux de tous ordres ;
- et à l’évocation du monde d’avant et de celui d’après.
Cette dernière, nous y avons droit fréquemment. Pour tous les évènements majeurs (mais pas que). Et de préférence malheureux : crise, guerre, attentat, meurtre, accident majeur (naturel ou non)…
Une traduction simple pourrait en être : « ce sera différent ». Une un peu plus poussée : « nous avons tiré les enseignements ; cela ne se reproduira plus » (si seulement). Ou encore – et peut-être surtout : « notre mode de vie va radicalement changer ». Ou bien…
Bref, les variantes ne manquent pas pour traduire ou interpréter cette phrase devenue banale, mais annonciatrice de grands changements.
Comment je la reçois ?
A force de l’entendre, je ne sais plus si je dois en rire ou en pleurer.
Certes, cette formule s’est déjà avérée exacte (replongez-vous dans les livres d’Histoire). Elle peut même se vérifier au niveau individuel (en bien comme en mal). Mais à celui d’une communauté, d’une société, d’un pays cela est beaucoup plus rare.
En effet, pour que cela se produise, il faut que l’évènement soit d’une très grande ampleur. Mieux, qu’il dure suffisamment longtemps pour générer des effets durables. Et, par dessus tout, qu’il ait fait l’objet d’une analyse poussée qui débouche sur des changements réalistes que nous voudrons bien effectuer.
Prenons la crise de la COVID : elle a inévitablement eu des conséquences pour certains individus et pour des entreprises. Mais, globalement, notre mode de vie a-t-il changé pour autant ? L’autonomie maintes fois évoquée se profile-t-elle à l’horizon ? D’ailleurs, est-elle réalisable ?
Et pourquoi ne pas plutôt… ?
Attendre le temps d’après pour dresser un véritable constat plutôt que d’en en anticiper un bâti sur du vent, qui plus est en forme de formule creuse galvaudée à l’envi.
Et s’efforcer de redonner tout son sens à un mot en voie de disparition : « nuance ». Sur lequel je vous laisse méditer.
Car le monde et sa perception évoluent également avec le vocabulaire.
Avec mes meilleurs vœux pour 2025.
Et vous, comment la percevez vous ?
Photo en en-tête : @2024olivierdouin, ruines du château de Dolbadarn (Pays de Galles)