Suite de la rubrique présentant des phrases ou expressions qui m’agacent (formule faible). Ou l’éternelle confrontation entre l’émetteur et le récepteur.
De quoi s’agit-il ?
Au risque de m’attirer les foudres de beaucoup, j’ai décidé d’ouvrir une rubrique intitulée « Les phrases à la noix ». Expression à la fois gentille et provocatrice. En fait, je cible plus particulièrement celles des formules utilisées abondamment qui ont le don de me hérisser le poil.
Il en existe de tous genres. Mais j’ai retenu celles qui, année après année, m’interpellent le plus. Si vous y réfléchissez, vous en trouverez bien plus que moi. Probablement sera-t-il difficile d’être du même avis sur telle ou telle.
Et c’est justement ces diverses perceptions qui sont intéressantes. Là, c’est à vous de jouer dans cette rubrique que je reprendrai de temps à autres.
Résumé des épisodes précédents
La phrase du jour
« L’important c’est l’humain. »
Cela fait des années que l’humain est mis à l’honneur. Avec des formules de ce genre ou du même acabit. A l’oral comme à l’écrit. Par tout un chacun. A l’occasion d’évènements graves et moins graves. Et même pour régir la vie courante. Bref, cette formulation jaillit sous nos yeux ou saute à nos oreilles quotidiennement ; ou peu s’en faut. D’ailleurs, ceux qui liront ce billet ne pourront que confirmer :-).
Comment je la reçois ?
Je vais être honnête avec vous : je la reçois très bien ! Je la trouve même fort belle !
En revanche, ce qui m’insupporte c’est l’emploi qui en est fait. Lequel, le plus souvent, rime avec hypocrisie.
En effet, elle est devenue, pour certains, un leitmotiv de type pavlovien. Pour d’autres, elle doit impérativement apparaitre, dans un discours, dans une note, dans une charte (à l’instar de ce qui touche à l’écologie, d’ailleurs)… Sous cette forme ou sous une autre : ne doit-on pas « remettre l’humain au centre de… » ? De quoi, au fait ? Bref, « il faut cocher la case ».
Je ne doute pas que certains soient sincères ; ou meilleurs acteurs (sur ce point, revoir et méditer la séquence sur l’apprentissage du « bonjour » dans le film « Itinéraire d’un enfant gâté »). Mais, à l’évidence, ils – sincères et meilleurs acteurs – constituent encore une minorité. Sinon, comment expliquer que les problèmes relatifs à l’humain soient encore si prégnants en 2024 ?
Et pourquoi ne pas plutôt… ?
Avoir l’honnêteté et le courage de prétendre à, de s’efforcer de, plutôt que de présenter le tout comme un fait avéré.
Et préférer une formule à la Samuel Johnson : « Un brin d’herbe est un brin d’herbe. Alors parlez-moi d’humains » citée dans le film Missouri breaks (1976).
Et vous, comment la percevez vous ?
Photo en en-tête : @2024olivierdouin, Mister Pocky