Une grenouille, un bœuf et le COVID. Quel peut bien être le rapport entre les trois ?
La plupart des lecteurs auront probablement déjà fait le rapport, pour les deux premiers, avec la fable de La Fontaine. Mais quel lien y-a-t-il avec le COVID-19 ? Le poids du numérique, tout simplement. Pas la surcharge pondérale, donc, mais l’embonpoint que nous faisons subir à nos documents depuis bientôt une trentaine d’années.
Point n’est besoin de rentrer dans un processus complet de RETEX (retour d’expérience) pour parvenir à cette conclusion. En revanche, cet enseignement à chaud mérite d’y apparaitre en tant qu’initiateur d’une (petite ?) réflexion. Celle-ci ne révolutionnera certainement pas le monde d’après que beaucoup espèrent. Mais elle pourra au minimum figurer, au choix, dans la rubrique des trucs ou astuces ou, tout simplement, sur la page des bonnes résolutions.
* * *
1. Un peu d’histoire ou le monde de juste avant
Pour faire court, disons que le poids des documents numériques est passé, depuis le débuts des années 90, de quelques octets à plusieurs méga octets et, parfois, à des giga octets.
- La faute en incombe aux progrès de la technique. Qui ont vu, notamment, arriver la miniaturisation, exploser la vitesse des processeurs, baisser de manière vertigineuse le prix des solutions de stockage.
- La faute en incombe au business pur. Qui a su vanter l’intérêt du Cloud, qui a démontré celui de l’interconnexion entre logiciels et qui s’appuie sur l’interopérabilité entre les supports.
- La faute en incombe aux habitudes que nous avons prises : utilisation de documents sophistiqués, recours systématique à l’audiovisuel (quand ce n’est pas à la 3D) ou à des logiciels gourmands qui ne se justifient pas toujours.
2. Et le COVID-19 dans tout cela (ou le monde de pendant) ?
Lesdites habitudes se reposaient sur le refus d’envisager qu’il puisse y avoir des limites à tout. Malheureusement, le COVID-19 est venu rappeler qu’il en existait, y compris dans le monde de l’immatériel. Au grand dam de notre pauvre grenouille.
- Un problème, banal à en pleurer, réside dans la « taille des tuyaux« . Le COVID-19 a rendu délicat l’envoi de fichiers lourds, les délais de transmission et le maintien des priorités.
- Un problème, tout simple, réside dans les sauvegardes de ses données et à leur accès quand elles se trouvent (uniquement) sur le Cloud et que la connexion Internet est interrompue.
- Un problème de taille, non envisagé, est apparu avec le télétravail de masse. Celui-ci, en effet, combine les deux problèmes précités avec celui qui consiste à disposer de certains logiciels utilisables uniquement en présentiel. Et nous ne parlerons pas de la différence de performance et de stabilité entre une émission en filaire et une autre en Wi-Fi.
3. Vers le monde de demain matin ?
Les bonnes habitudes, comme les mauvaises, se prennent dans la vie de tous les jours. Donc, autant reprendre son existence en main avec des petits riens (et sans en arriver à Wanted : choisis ton destin).
- Habitude numéro 1 : rechercher la simplicité. La couleur s’impose-t-elle ? La multiplication des photos est-elle indispensable (et pédagogique ?) ? Bref, la quantité doit-elle l’emporter sur la qualité ?
- Habitude numéro 2 : prendre en main les paramètres. Entre ceux des appareils photos (y compris ceux inclus dans les smartphones), ceux des scanners ou encore les logiciels de photos gratuits, il y a tout ce qu’il faut pour, sans trop de connaissances, réduire singulièrement la taille des documents. Et, pour les entreprises, il existe quelques logiciels pas très chers qui rendent les mêmes services et plus.
- Habitude numéro 3 : se prendre soi-même par la main. Certes, on trouve beaucoup de choses sur Internet mais rien ne vaut de se former et, au minimum, de faire preuve de curiosité.
* * *
L’anticipation est la règle. Quand le problème survient, il n’est plus temps d’apprendre car l’action s’impose. La crise du COVID-19 est venue nous rappeler cette évidence. Il faudra en tenir compte dans l’incontournable RETEX.
Il est beaucoup trop tôt pour parler du monde d’après. Mais peut-être peut-on espérer retrouver un certain sens de la mesure. Lequel se cache dans tous les segments de la vie. Y compris dans la manière d’élaborer un document. Sous peine de revenir à la fable écrite au XVII° siècle par Jean de La Fontaine (et non, le monde ne change pas si vite !) ou à ses parodies…