Les États-Unis ont la taille d’un continent. Vous rêvez certainement de les parcourir. Mais quoi visiter ? Comment résoudre cette difficile équation ?
Visiter un pays prend du temps. A fortiori si on a l’ambition d’aborder ses particularités, voire d’essayer de connaitre un tant soit peu ses habitants. Pour s’en convaincre, il n’est que de considérer… la France : diversité de ses régions, de ses villes, de ses châteaux, etc.
Il en va de même pour les États-Unis dont la taille, on le sait, confine à l’immensité. Dont les sites touristiques et mythiques semblent innombrables. Alors que faire ? Que choisir ? Donc à quoi renoncer ? Comment effectuer un séjour qui ne tourne pas à la corvée et qui ne se réduira pas à la seule satisfaction d’y avoir été et à quelques photos souvenirs ? La réponse dépend essentiellement, indépendamment de toutes considérations financières, de trois facteurs :
- la prise en compte de considérations géographiques spécifiques ;
- les limites imposées par le temps disponible ;
- la détermination de ses centres d’intérêt.
Des considérations géographiques spécifiques
Les États-Unis constituent un pays immense. La seule partie continentale couvre pas moins de quatre fuseaux horaires ; cinq en intégrant l’Alaska. Au nord, les Grands Lacs sont à la latitude du centre de la France. Au sud la Floride correspond à celle du Mali.
A ces particularités physiques, il s’agit d’ajouter celles de la planimétrie artificielle. Les villes sont soit très étalées, les pionniers ayant utilisé tout l’espace à leur disposition, soit beaucoup plus ramassées et denses, comme New York par exemple.
Enfin, entre distances et limitations de vitesse, malgré l’illusion que peut procurer l’examen d’une carte routière, il est impossible, à vitesse identique, de parcourir le même kilométrage qu’en France.
- Premier constat: pour répondre à la question quoi, il est inconcevable de penser visiter les États-Unis en une fois. D’où l’idée de plusieurs périples !
- Deuxième constat: pour répondre à la question où, il est judicieux de vérifier la latitude cible en fonction de l’époque du voyage. D’autant que les effets du Gulf Stream oublient de se faire sentir de ce côté de l’océan.
- Troisième constat: pour répondre à la question combien (de lieux, de temps), le bon sens consiste à compter une journée de déplacement entre deux points majeurs à visiter. Cela est la résultante des limitations de vitesse dans l’est des États-Unis et des distances à parcourir dans le reste du pays.
Ce dernier constat constitue donc la donnée de base à toute planification d’itinéraire touristique qui se veut agréable.
De combien de temps disposez-vous ?
Il s’agit là du facteur clef. Conjugué au délai d’une journée de déplacement entre deux sites, il procure un premier aperçu de ce qu’il est décemment possible de faire.
A ceci, il faut encore associer une autre donnée : comptez en moyenne une journée pour visiter correctement la plupart des sites, sauf à se contenter de la carte postale.
Sans perdre de vue que plusieurs jours seront nécessaires pour découvrir des villes comme Washington, New York ou San Francisco (comptez décemment trois), un site comme Yellowstone (au moins deux) ou encore, si on veut vraiment l’admirer en totalité le Grand Canyon (avec deux jours comprenant la rive (rim) sud – la plus touristique – et la rive nord – la plus sauvage – plus le trajet de quelques heures entre les deux).
Bien entendu, il est toujours possible de réduire le temps consacré à la visite. C’est là affaire de choix.
- Quatrième constat : la variable d’ajustement est le temps passé à visiter ou le nombre de lieux que l’on souhaite visiter. Les délais de déplacement sont, en revanche, incompressible.
Ceci étant posé, il s’agit, une fois déterminée la durée du voyage, de sélectionner les lieux à visiter.
Donc, que visiter aux États-Unis ?
Il est possible de dresser un inventaire à la Prévert. Mais, à la lecture de ce qui précède, vous aurez compris qu’il est plus réaliste, en fonction du temps consacré à votre périple, de faire des choix. Choix qui dépendent entièrement de vous… et de vos éventuels compagnons de voyage. Ainsi que de la composition de l’équipe : avec ou sans enfants, etc.
Le plus pratique consiste à choisir un thème. Il en existe de nombreux :
- une zone géographique,
- des grandes villes,
- des parcs nationaux,
- les villes ou sites de certains romans ou films célèbres ; et pourquoi pas par genre,
- des sites historiques,
- etc.
Bien entendu, il est possible de combiner plusieurs thèmes mais sans jamais perdre de vue le facteur temps.
Quelques considérations utiles
Voyage organisé ou pas ?
Les avantages du voyage organisé sont connus. Un inconvénient majeur est leur manque de souplesse. Cependant, si vous optez pour la première solution, négociez finement l’itinéraire de manière à en retirer du plaisir. Et à ne pas sombrer dans l’homo touristicus ; à moins que ce ne soit absolument ce que vous recherchez.
Où se loger ?
L’hébergement, tous comme les autres produits, est assujetti à différentes taxes variables dont une fixée par l’état que vous traversez (rappel : il s’agit des États-Unis, pas d’un pays divisé administrativement en états). Si vous planifiez vous-même votre périple et si le trajet vous conduit à proximité de la frontière entre deux états, vérifiez le montant de ladite taxe. Cela vaut parfois la peine de rouler une demi-heure de plus et de changer d’état tant le pourcentage peut varier.
A propos de la nourriture
On dit tout et n’importe quoi sur la nourriture aux États-Unis.
Et non, il n’y a pas que des fast food ! Il y a également des restaurants haut de gamme. Sans aller jusqu’à là, il existe un type de restaurant d’un très bon rapport/qualité prix où on ne risque pas de se tromper : le family restaurant (restaurant familial).
Dans le centre, pour les amateurs de viande, cela vaut le coup de pénétrer dans une smoke house. Ces établissements ne payent pas de mine mais la cuisine vaut généralement le détour.
Météorologie
Soyez prudent.
L’hiver, il peut faire très froid dans le Grand Canyon, malgré la latitude. Il peut également neiger dans la Vallée de la Mort. De la même manière, il existe une amplitude de température conséquente entre le nord et le sud de la Floride.
L’été, surveiller l’altitude. N’oubliez pas de prendre des vêtements chauds pour profiter des soirées dans le parc de Yellowstone (autour des 2000 mètres d’altitude) ou traverser les Rocheuses. A ce propos, les Américains emmènent toujours des couvertures dans le coffre pour ce type de périple.
C’est loin l’Amérique
Lors de la planification du voyage :
- ne perdez pas de vue la fatigue induite par le voyage aller et le décalage horaire (du simple au double entre les deux océans).
- prévoyez également des plages de repos fonction de la densité des visites et de la météorologie.
En guise de conclusion : quelle philosophie adopter ?
Au bilan, l’idée à retenir est qu’il est préférable d’en faire moins mais mieux. Certes, il est des voyages que l’on ne fait qu’une fois. Raison de plus pour en profiter et rapporter de vrais – et agréables – souvenirs.
Bref, il y a un côté « auberge espagnole » dans tout cela.
PS : indépendamment des aspects propres aux États-Unis, il est évident que ces considérations s’appliquent à tous types de voyage.