« Tu n’auras d’autre adversaire que toi-même. » Et sur ce, meilleurs vœux à toutes et à tous.
Passer du 31 décembre au premier janvier ne signifie pas changer d’époque. Mon article précédent va d’ailleurs dans ce sens. Car les questions sur le temps et sa gestion sont toujours d’actualité ; surtout à l’ère du numérique. Pour certains, elles sont même d’ordre existentiel et se perdent dans une équation semble-t-il insoluble.
Et pourtant.
En fait, le temps appartient à chacun. Ce qui signifie que nous en avons une perception bien personnelle. Et, donc, que nous possédons une recette tout aussi particulière pour le gérer. Ou pas. Je n’échappe pas à la règle. Ainsi, ma recette repose plus sur quatre principes généraux et interconnectés plutôt que sur un listing de règles formelles, immuables et impersonnelles.
Or, pour commencer par le commencement, convenons qu’il est trop tard pour gérer le présent. Et que, pour s’en sortir, il vaut mieux savoir où l’on va ou veut aller.
Principe n°1 : l’anticipation
Anticiper me permet de combiner les tâches à effectuer en vue d’atteindre mes objectifs et les impératifs dont j’ai connaissance. Certains rejettent toute forme de planification en s’appuyant sur diverses citations. Je n’appartiens pas à cette catégorie. Non seulement je privilégie le travail de fond mais je considère qu’anticiper :
- limite les surprises (liées aux oublis, par exemple) et réduit les risques (il vaut mieux prévenir que guérir, n’est-ce pas ?) ;
- permet de prendre un ou plusieurs temps d’avance. Toujours dans un souci de maîtrise des délais ;
- évite d’être en réaction. Attitude qui rime avec perte de temps (ou retard à l’allumage) et absence de travail de fond.
Cela dit, il est évident que l’anticipation s’appuie sur une bonne dose de méthodologie et, donc, de discipline.
Principe n°2 : la rigueur
En effet, anticipation et rigueur (dans la forme comme dans le fond) procurent une plus grande maîtrise du temps :
- il s’agit de maintenir le cap tracé lors de la phase d’anticipation. A savoir l’idée générale, mon intention, les objectifs à atteindre ;
- il est tout aussi important de tenir mes engagements. Je parle ici aussi bien de délais de production que de rendez-vous pris ;
- et, au bilan, de transforme cela en routine, voire en mode de vie. Ce qui gomme toute forme de difficulté.
Néanmoins, tant en matière de faisabilité que de confort de vie, il ne faut surtout pas confondre rigueur et rigidité.
Principe n°3 : la souplesse
C’est là que la souplesse joue un rôle capital. Concrètement, elle se traduit sous la forme de plages blanches à insérer en fonction de la planification et des circonstances. Ainsi, elles permettent :
- d’ajuster l’emploi du temps. Et oui, certains rendez-vous ou certaines tâches peuvent prendre plus de temps que prévu (et inversement) ;
- de faire face aux imprévus. Avec la possibilité de décaler certaines tâches de court terme (en toute connaissance de cause car anticipées) ;
- voire de réorganiser en profondeur mon emploi du temps. Tout en maintenant le cap (celui cité dans le principe n°2). Ou en modifiant ce dernier si les circonstances l’imposent et, là encore, en parfaite connaissance de cause.
Mais anticipation, rigueur et souplesse ne s’inscrivent dans le temps long que si elles sont soutenues par une forme d’équilibre personnel.
Principe n°4 : l’aération
Cet équilibre personnel est procuré par ce que j’appelle l’aération – physique et/ou mentale – laquelle est propre à chacun. D’ailleurs, il se gère, comme le reste, en appliquant les trois premiers principes. D’autant qu’il peut être multiforme, ce qui renforce sont efficacité.
- QUOI : selon ses goûts, ses attentes, le contexte, il peut s’agir d’activités intellectuelles (lecture, visionnage de séries TV ou de film…) ou sportives (en se rappelant que la marche est une activité physique).
- QUAND : à placer selon les activités. Aussi bien avant une réunion importante (pour une activité physique) qu’après le déjeuner (pour une séance intellectuelle). Sans oublier que le déjeuner lui-même peut contribuer à l’aération.
- POURQUOI : pour se vider l’esprit – je recommande ici une activité nécessitant une forte concentration (essayer le tir ou le golf) – ou se cultiver ; pour réfléchir sérieusement (la course à pied est très efficace) ; pour se maintenir (marcher pour se rendre à une réunion et en revenir combine ainsi nombre d’objectifs)…
Attention : ne confondez pas aération et page blanche, sauf en cas de circonstances hautement particulières.
Conclusion
Voici donc les principes que j’applique. Si bien que les journées me paraissent suffisamment longues et variées. Après, à chacun ses goûts et ses envies. Mais, content ou pas content, c’est en appliquant une certaine forme de contrôle que l’on parvient à maîtriser le temps (du moins le sien) un tant soit peu.
Photo en en-tête : @2023olivierdouin, La Villa du temps retrouvé, à Cabourg